7.6.13

La Santoire, dernière rivière sauvage du Cantal 
bientôt en tuyaux ?

Le temps est mauvais pour les dernières rivières libres de France.
Après le Rizzanese, la Semène, c’est autour de la Santoire, la dernière rivière sauvage du Cantal, d’être livrée aux pelleteuses.
Affluent de la Dordogne, la rivière est classée en « bon état »écologique et en « réservoir biologique » 
par le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) du bassin Adour Garonne. Contre l’avis de tous ses services, le préfet du Cantal a décidé le 30 octobre 2007 d’autoriser la construction d’une micro-centrale au bénéfice,limité,d’une entreprise locale, Jouval.
Le barrage doit produire annuellement 13GWh,soit 0,5%de la production totale de la Dordogne,
un fleuve déjà massivement Hydro-Electrifié.
L’Etat, là encore déficient en matière de création de valeur à partir d’un capital écologique remarquable,
a préféré la production de quelques kilowatt heures pour le chauffage électrique et la climatisation. 
La conservation d’un des derniers joyaux en eaux courantes du Massif Central ne l’intéresse pas,
c’est culturellement préoccupant. 
Au moment ou EDF va effacer POUTES et où notre pays est engagé dans la démarche pionnière
d’une«Convention pour une hydroélectricité durable», 
l’Etat favorise encore les tuyautées du XIXe siècle.
Les acteurs territoriaux s’étaient fortement mobilisés depuis 2004 pour sauver la Santoire: Epidor, le Comité de rivière Dordogne,l a Fédération de Pêche du Cantal, Dordogne Vivante. 
Les pêcheurs et France Nature Environnement avaient déposé divers recours.
Sans succès, puisque l’exigence de respect du Droit de l’Environnement par les tribunaux administratifs n’est pas encore à la hauteur des défis collectifs devant nous.
Il devient urgent de s’interroger sur les modes de coopération et d’actions entre protecteurs 
et utilisateurs des rivières,sur la manière d’augmenter leur influence pour accompagner les politiques publiques innovantes, pour combattre celles qui relèvent des vieilles lunes et, 
comme nous avons su le faire pour la « Loire vivante»,démontrer qu’il y a des voies d’avenir, 
créatrices de richesses, qui passent parle respect du « capital rivières ».
Si nous n’y arrivons pas, nous n’aurons bientôt plus rien à défendre.

Les horizons sauvages 

de la Santoire


La Santoire est le théâtre d'une vie naturelle et sauvage intense. La diversité de son parcours accueille une grande variété d'espèces végétales et animales.

Jean-Baptiste Ledys
Son chant, de la source à sa confluence, passe du murmure du ruisseau au tumulte des gorges en passant par la mélodie des méandres. Le long de ses 38 kilomètres, mais aussi au fil des saisons, la Santoire présente une intéressante diversité de paysages qui lui donne son caractère.
C'est au Peyre-Arse, à près de 1.800 mètres d'altitude, que sourd l'eau qui va devenir la Santoire. Ses premiers kilomètres courent au fond d'une vallée glaciaire aux formes caractéristiques. A Dienne, elle rencontre l'Impradine, qui chemine dans une vallée voisine.
A hauteur de Ségur-les-Villas, la rivière serpente sur les plateaux en méandres tortueux. Son relief s'accentue à partir de Saint-Bonnet-de-Condat, où elle s'engouffre dans des gorges bien plus difficiles d'accès.
Cette diversité de paysages est le cadre d'une intense vie naturelle et sauvage.
Dans les grands replats, les martins-pêcheurs font leur vie. Ils laissent place aux cincles plongeurs quand le cours d'eau reprend de la vitesse.
Les pêcheurs comptent parmi les plus grands amoureux de ce cours d'eau, magnifiquement propice à la pêche à la mouche et qui fait vivre dans ses flots des truites, bien sûr, mais aussi des ombres communs.
La vie de cette rivière, cependant, ne se réduit pas à celle qui l'habite. Elle a également sa vie propre.
Le projet
d'une micro-centrale
Elle est même typique des cours d'eau cantaliens, avec des débâcles très importants au printemps et des à secs marqués l'été, qui lui donnent ce parcours si beau de méandres au niveau de Ségur-les-Villas.
Mais, parmi les amateurs de cette vallée, nombreux sont ceux qui s'inquiètent du projet de micro-centrale au niveau de Saint-Bonnet-de-Condat. Celle-ci, selon eux, pourrait changer à jamais le visage de ce cours d'eau. n
INfo plus
En voiture. En voiture, il est possible de suivre la Santoire sur tout son parcours en empruntant successivement la D680, de Lavigerie au Chaumeil, la D3 jusqu'au moulin de la Gazelle puis la D 16 qui débouche sur Condat.